Entretien conduit par l’éditeur Amar Ingrachen, la philosophe et islamologue franco-algérienne Razika Adnani explique pour les lecteurs d’ADNmed comment le malékisme qui « est également un salafisme » a provoqué les blocages constitutionnels actuels dans les trois pays d’Afrique du Nord. »
"Pour Ben Badis, l’émancipation de la femme avait comme seul objectif que celle-ci puisse élever « un homme capable de prendre son envol et non qu’elle-même s’envole ».
"Le phénomène du retour en arrière caractérisant les sociétés musulmanes, depuis les premiers siècles de l’islam, n’a pas épargné la Tunisie."
"Bourguiba n’a pas pu abolir toutes les inégalités dont étaient victimes les femmes. Il n’a pas pu reconnaître l’égalité entre les femmes et les hommes en matière d’héritage."
"Le fait que la religion s’introduit dans la politique alors qu’elle ne reconnaît pas le principe de l’égalité explique pourquoi ces trois pays n’ont pas pu en finir avec les inégalités dont sont victimes les femmes devant la loi de leur pays."
"Déclarer l’islam comme religion de l’État revient à dire que la constitution n’est pas la loi fondamentale…
Le fondamentalisme islamique totalitariste dépouille la pensée de tout ce qui n’est pas en accord avec ses idées et l’appauvrit ainsi profondément."
"La séparation de la religion et de la politique sera toujours menacée si elle n’est pas accompagnée d’une réforme de l’islam."