Or la laïcité est un principe constitutionnel. C’est donc un terme qui ne souffre aucun adjectif. C’est un concept qui se suffit à lui-même.
Peut-être le Président de la République a-t-il confondu la laïcité avec une opinion ?
Faut-il alors rappeler que la laïcité est le principe constitutionnel qui permet à toutes les opinions, de se développer, dans le respect de l’État de droit ?
Peut-être le Président de la République a-t-il confondu la laïcité avec une religion ?
Faut-il alors rappeler que la laïcité est le principe constitutionnel qui permet à chacun de suivre les prescriptions de sa religion, dans le respect de l’ordre public, et dans le respect des autres religions ?
Et il faut, malheureusement, rappeler, une fois de plus, que la laïcité protège aussi le droit de ne pas croire, dont on parle si peu, alors qu’il concerne une majorité de français.
Quelle place le Président de la République fait-il aux athées et aux agnostiques ? Il n’en parle jamais, comme si chaque citoyen était obligatoirement affilié à une religion.
La loi de 1905 est pourtant claire : « la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte ».
Si elle ne reconnaît pas les religions, la République est donc indifférente à leur égard. Comment justifier, alors, que les représentants de certaines religions soient systématiquement reçus et consultés par les pouvoirs publics ?
Comment justifier que les institutions religieuses bénéficient d’une attention supérieure à celle qui est accordée à n’importe quelle association ?
En quoi la République a-t-elle besoin que les religions existent ? Est-ce parce que nos dirigeants comptent sur les clergés pour canaliser le peuple et le rendre plus docile ? Ou est-ce parce qu’ils ont si peu confiance en la nature humaine, qu’ils cherchent le soutien du surnaturel pour faire accepter leur politique ?
Didier Molines