MARIANNE

La loi de 1905 libère l’espace public de toute incursion religieuse

Anne-Hélène Le Cornec Ubertini, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, explique pourquoi la loi de 1905 est incompatible avec une "laïcité ouverte". Publié le 23/11/2020 - MARIANE -

En matière de discours sur la laïcité, il existe une ligne de crête qui consiste à prôner la laïcité ouverte du modèle libéral anglo-saxon tout en affirmant être fidèle à la loi de 1905. Sans doute manque-t-il une suite à l’expression "laïcité ouverte" pour qu’elle soit bien interprétée, cette laïcité est ouverte aux religions, elle est celle des accommodements religieux, dits raisonnables, avec les lois communes. C’est un projet politique très différent du nôtre qui aurait pu advenir si la Révolution française n’avait pas eu lieu, si les opposants aux lois de Jules Ferry de 1881-1882 sur l’école publique gratuite laïque et obligatoire, et à la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de ’État, l’avaient emporté.
Le divorce entre l’État et l’Église
Quel militant, quel personnel politique, quel élu, tournerait le dos aux 88 % des Français attachés à la loi de 1905 (Ifop, 2020, p. 6) ? Alors comment articuler deux idées opposées ? Il s’agit bien sûr de faire croire que la laïcité ouverte est la laïcité de 1905, mais, pour ceux qui ne sont pas experts en communication manipulatoire et/ou en loi de 1905, comment s’y retrouver et faire rapidement la distinction entre les vrais défenseurs de la loi de 1905 et les autres ? Le point de repère est la confusion entre la neutralité de l’État et la laïcité de 1905 car l’omission de la neutralité des Églises, son pendant, n’est pas… neutre.
"Y aurait-il d’un côté l’État et de l’autre des individus ?"

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