Le "citoyen" est dominé par le "croyant".
La communauté religieuse doit faire valoir ses propres traditions avant d’obéir aux lois collectives. C’est la raison pour laquelle la loi de 2004 interdisant le port de quelque vêtement de type religieux que ce soit dans les établissements scolaires n’a jamais été acceptée par les islamistes.
Ce qui est alors remis en question, c’est tout simplement la laïcité.
Ne pas oublier qu’elle enseigne aux jeunes que les lois qui protègent les personnes l’emportent sur les obligations communautaristes. L’indépendance convictionnelle individuelle est alors non seulement l’une des conditions intouchables de la démocratie, mais - alors que l’on n’en a généralement pas vraiment conscience - elle est aussi l’outil même de l’évolution interne des communautés, qui, sinon, ne peuvent que se reproduire telles quelles indéfiniment.
On se souvient par exemple de l’influence que des théologiens français (Marie-Dominique Chenu, Yves Congar), vivant dans le cadre laïque de la République, ont pu finalement avoir durant le Concile Vatican II. C’est précisément ce genre de situation dont les islamistes se méfient. Se souvenir que le grand théologien musulman algérien Mohammed Arkoun a dû fuir son pays et passer la fin de sa vie en France.
Didier Vanhoutte
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