ÉTATS UNIS : La religion est-elle devenue partie prenante des questions politiques ?

Jusqu’où Dolan est-il engagé dans le soutien de Trump ? Et est-ce que cela respecte le 1er Amendement ?

On notera en particulier la compromission de l’enseignement catholique aux côtés de Trump, ce qui montre que c’est toute "l’organisation" du catholicisme qui tend en grande partie à soutenir le versant politique le plus conservateur, et cela partout.

Le cardinal Dolan proposera une prière à la Convention nationale républicaine

Le cardinal de New York Timothy Dolan conduira une prière lors de la soirée d’ouverture de la Convention nationale républicaine le 24 août.

Mardi, un porte-parole de l’archidiocèse de New York a confirmé à NCR que le cardinal dirait la prière.

"En tant que prêtre, l’une des mes obligations les plus sacrées, c’est d’essayer de répondre positivement chaque fois que je suis invité à prier. La prière consiste à parler à Dieu, à lui offrir des louanges, à le remercier de ses nombreuses bénédictions et à demander son intercession ; ce n’est ni politique ni partisan », a déclaré Dolan. "C’est pourquoi j’ai accepté une invitation à mener une prière lors de la Convention nationale républicaine."

"Mon accord pour cette prière ne constitue pas une approbation d’un candidat, d’un parti ou d’une plate-forme. Si j’avais été invité à faire une prière pour la Convention nationale démocrate , j’aurais volontiers accepté, comme je l’ai fait en 2012 », a-t-il poursuivi. « J’espère qu’en cette période tumultueuse de l’histoire de notre nation, des personnes de toutes confessions religieuses, voire aucune, pourront s’unir pour rechercher la paix et la réconciliation dans nos cœurs, dans nos villes et dans notre pays. »

En 2016, le cardinal de New York a conduit une prière lors de l’installation du Président Donald Trump. Depuis le début de la pandémie mondiale, Dolan est régulièrement apparu sur "Fox & Friends", où il a salué le leadership du président dans la crise. En avril, il s’est joint aux dirigeants catholiques lors d’un appel téléphonique pour solliciter un financement fédéral pour les écoles catholiques dans lequel Trump s’est décrit comme « le meilleur » président de « l’histoire de l’Église catholique ».

Apparaîtra également à la convention républicaine Nick Sandmann, un élève du lycée catholique de Covington qui a été impliqué dans une controverse lors de la Marche pour la vie en 2019 à Washington, DC, à propos d’un face-à-face avec un Amérindien près du Lincoln Memorial alors qu’il portait un casquette "Make America Great Again", une des préférées de Donald Trump dans sa tenue de campagne.

La façon dont l’événement a d’abord été couvert supposait que Sandmann et d’autres élèves se moquaient de l’individu, bien que des reportages ultérieurs se soient demandé si les étudiants étaient responsables de l’initiative de la rencontre. Sandmann a depuis poursuivi avec succès le Washington Post et d’autres médias alléguant une rapport biaisé. En 2019, les parents de Sandmann furent les invités d’honneur du National Catholic Prayer Breakfast de tendance conservatrice, où ils ont été accueilli par une standing ovation.

Au cours de la Convention Nationale Démocrate de cette semaine, le Jésuite James Martin et Soeur Simone Campbell, des services sociaux, conduiront des prières lors de la soirée de clôture.

La Convention nationale républicaine se tiendra à Charlotte, Caroline du Nord, mais la majorité des événements, y compris la prière de Dolan, auront lieu de façon virtuelle.

Voir en ligne : https://www.ncronline.org/news/poli...

Commentaire de Gérard Delfau : Voilà qui illustre la confusion des genres entre politique et religion aux USA, et cela malgré le Premier amendement de la Constitution, article VI, qui prône une forme de Séparation ; ou, plus exactement, de non-intervention de l’état, dont le rôle est de garantir le pluralisme des confessions dans une société demeurée très religieuse.
Observons que les Démocrates ont eu droit aux mêmes prières, mais dites par un Jésuite de base...
Se souvenir de deux faits pour comprendre cette implication voyante, et même choquante pour nous, du cardinal Dolan :
L’Église catholique, éclaboussée par les scandales de pédophilie, est en perte de vitesse, et elle tente de contrer la montée des évangéliques.
Par ailleurs, et cela on le sait moins, il y a une progression récemment forte des non-croyants, athées et agnostiques, au point que les sans-religion sont en passe de devenir un groupe aussi important numériquement que les évangéliques.
Un pays, d’où partent bien des attaques contre la laïcité française.
Gérard DELFAU